MESSAGE DE LA PRÉSIDENCE DE L’INTERRÉGION 

Une vision pour l’Afrique 

Une vision pour l’Afrique par S. Mark Palmer

« La vraie force de l’Église ne réside pas dans la beauté de ses lieux de réunion, la taille de ses assemblées, ou le nombre de paroisses et de pieux, mais dans la foi et les témoignages des membres, qui cherchent à faire et à honorer les alliances sacrées pendant qu’ils s’aiment, se servent et s’enseignent les uns les autres. » 

En octobre dernier ma femme Jacqui et moi avons assisté à la Conférence générale à Salt Lake City. Nous étions entourés de plusieurs milliers de membres de l’Église, rassemblés dans le magnifique et impressionnant Centre de Conférence. Il y a un sentiment de grande joie lorsque les Saints se réunissent en grand nombre de partout dans le monde, et dans le monde entier, pour écouter les paroles des prophètes vivants et des apôtres à l’ombre de l’historique temple de Salt Lake, un symbole tangible de sacrifice par un peuple qui fait et qui garde les alliances.

Nous sommes retournés à notre continent africain bien-aimé, où nous avons rencontré le dimanche suivant un petit groupe de Saints dans un local loué à Kigali au Rwanda. Bien que l’assemblée était petite comparée à ce que nous avions vécu la semaine précédente, nous avons senti une grande joie d’être avec ces merveilleux Saints qui s’aiment, se servent et s’enseignent les uns les autres. Le Rwanda est un pays de 13 millions d’habitants et présentement l’Église est jeune et petite en ce qui concerne le nombre de membres. Mais l’Esprit est fort parmi ces Saints, dont plusieurs sont des convertis récents. Après la réunion nous avons échangé avec un merveilleux groupe de jeunes adultes, tous baptisés au cours de l’année précédente et qui se préparent à servir les autres avec abnégation en allant en mission. [1]

Le même sentiment de témoignage et d’empressement à servir existait parmi un petit groupe de frères qui se réunissaient dans une petite école en bois à Kirtland (Ohio, Etats-Unis) en 1834. Dans cette petite maison d’à peu près 14 pieds carrés étaient réunis tous les détenteurs de la prêtrise sur la terre à cette époque. Après que les frères aient rendu témoignage, le prophète Joseph se tint debout et dit: « Je tiens à vous dire que vous n’en savez pas plus concernant la destinée de cette Église…qu’un petit enfant sur les genoux de sa mère…Vous ne voyez qu’une petite poignée de détenteurs de la prêtrise ici, ce soir, mais l’Église remplira…remplira le monde » [2] Ainsi, peu d’entre nous comprennent vraiment la destinée de l’Église en Afrique, mais nous apercevons cet avenir dans les témoignages purs de ceux qui aiment et suivent Jésus-Christ et ont pris son nom sur eux par alliance.

Récemment, nous avons été chargés d’enseigner aux missionnaires en Éthiopie, le pays le plus peuplé de l’interrégion d’Afrique du Sud-Est, avec plus de 100 millions d’habitants. Nous avons trouvé douze jeunes missionnaires pleins de foi en Christ qui enseignaient à tous en partageant l’Évangile avec ceux qui ne sont pas de notre foi [3] et qui sont disposés à écouter. Ces missionnaires comprennent que bien que peu en nombre, eux, ensemble avec nos fidèles membres en Ethiopie, sont comme les fils de Mosiah --invitant les autres à venir au Christ en enseignant la foi en Christ, la joie du repentir et les bénédictions d’entrer dans les alliances sacrées de baptême.

D’une manière similaire, Jésus et son petit groupe de disciples ont dû paraitre d’abord insignifiants par rapport aux sectes prétentieuses et bien établies de son époque. Pourtant, comme ses disciples ont accepté directement son invitation à le suivre, ce petit nombre d’hommes et de femmes de Galilée a grandi en foi et en témoignage jusqu’à ce que Pierre fût en mesure de répondre à la question perspicace: « Qui dites-vous que je suis? » avec la déclaration que « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.. » [4]

Dans l’un des plus petits pays d’Afrique nous avons quelques Saints fidèles qui prient ensemble chaque dimanche, quand bien même nous n’avons pas de paroisses ou de branches établies. La plupart de ces frères et soeurs sont seuls, loin de leurs familles et en missions de travail temporaires et très difficiles. Le groupe est si petit qu’il y a peu d’appels formels. Récemment, Jacqui et moi avons été bénis de nous réunir avec certains de ces Saints fidèles, y compris un merveilleux converti récent, dans une simple chapelle non dénominationnelle sur une base militaire américaine. Ils sont tous expatriés et sont venus des endroits lointains, y compris Samoa et Hawaii. Il y avait dans le groupe un merveilleux converti récent, et nous étions ravis de constater que chaque membre brillait avec la lumière de l’Evangile dans ses yeux. Nous n’oublierons jamais la grande joie que nous avons ressentie lorsque nous avons vu ce petit groupe de disciples du Christ qui gardent les alliances, s’aimer, se servir et s’enseigner mutuellement.[5]

Nous avons tous deux été profondément touchés par cette merveilleuse expérience puisqu’elle nous a fait réfléchir sur nos premiers souvenirs de l’Église. Quand elle était encore jeune fille, pendant qu’elle vivait au Nigeria, Jacqui et sa famille organisaient la réunion de Sainte-Cène chaque dimanche dans leur maison, comme il n’y avait pas d’autres membres de l’Église a moins de 3000 milles de Kaduna. Quand j’étais petit garçon, nous vivions dans une ferme d’élevage de moutons dans une zone rurale de la Nouvelle-Zélande, loin de toute paroisse ou branche organisée. Avec approbation du président de mission, mon père aussi administrait l’ordonnance de la Sainte-Cène chaque dimanche lors d’un service simple, dans notre salon, qui comprenait des discours, des cantiques et des prières par les membres de notre jeune famille. Jacqui et moi comprenons tous deux d’une manière personnelle ce que c’est de faire partie d’une Eglise centrée sur le foyer où la foi est nourrie, et l’Esprit abonde dans les maisons d’apprentissage de l’Évangile. Nous chérissons les alliances sacrées faites lors du baptême et dans la maison du Seigneur. Et nous faisons confiance à la promesse du Seigneur que « là où deux ou trois (ou plusieurs) sont réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux. » [6]

Il y a des moments où chacun de nous peut se sentir petit et seul. Peut-être qu’on est le seul membre de l'Église dans notre famille. Nous pouvons être le seul membre de l’Église dans notre école ou dans notre lieu de travail. Nous pouvons vivre loin d’un temple ou nous réunir dans un petit local loué le dimanche. Pourtant nous ne serons jamais vraiment seul lorsque nous honorons les alliances que nous avons faites avec le Seigneur, en s’enseignant les uns aux autres, en faisant un festin du Livre de Mormon, [7] et en ayant foi en la promesse que son Esprit sera toujours avec nous [8] lorsque nous nous repentons en nous tournant vers lui. [9]

La vraie force de l’Église ne réside pas dans la beauté de ses lieux de réunion, la taille de ses assemblées, ou le nombre de paroisses et pieux, mais dans la foi et les témoignages des membres, lorsqu’ils cherchent à faire et à honorer les alliances sacrées, lorsqu’ils s’aiment, se servent et s’enseignent les uns les autres. La vision est décrite dans le Plan de l’interrégion d’Afrique du Sud-Est. Peu importe nos circonstances personnelles, « approfondissons notre conversion à l’Évangile de Jésus-Christ dans notre cœur et dans notre foyer. » [10] En faisant cela nous serons en train « d’établir l’Église sur un fondement ferme » [11] qui la fera sortir de l’obscurité et des ténèbres » [12] et accomplir sa destinée parmi les enfants de notre Père céleste sur le continent africain.

[1] Plan de l’interrégion d’Afrique du Sud-Est

[2] Wilford Woodruff tel que cité dans « Enseignements des présidents de l’Église: Joseph Smith »

[3] Plan de l’interrégion d’Afrique du Sud-Est

[4] Matthieu 16:15

[5] Plan de l’interrégion d’Afrique du Sud-Est

[6] Matthieu 18:20

[7] Plan de l’interrégion d’Afrique du Sud-Est

[8] Moroni 4:3

[9] Hélaman 7:17

[10] Plan de l’interrégion d’Afrique du Sud-Est– Vision

[11] Plan de l’interrégion d’Afrique du Sud-Est– Vision

[12 ] Doctrine et Alliances 1:30